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Ce que le gouvernement a répondu aux enseignants grévistes (OTS).

LE MOUVEMENT SUR UN TROP SUPPORTE REVIENT A LA CHARGE :  LE GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS SE MOBILISE

 

Ils n'étaient Pas moins de sept, René Emmanuel Sadi, Ministre de la Communication et Porte – parole du Gouvernement, avait sonné le tocsin.

Il fallait, en ce début d'année scolaire, expliquer aux camerounais pourquoi les enseignants n'étaient pas de bonne humeur, eux qui menaçaient de faire passer de mauvais moments à des parents, qui avaient pourtant sué sang et eau, pour assurer à leurs progénitures, une rentrée de classe à peu près décente, malgré les vicissitudes d'un environnement économique, souffrant d'inflation et de faible pouvoir d'achat. On se souvient en effet que ledit gouvernement au mois de mars 2022, s'était mobilisé et avait pris des engagements fermes à savoir, satisfaisant les revendications des enseignants. La haute Hiérarchie de la République avait d'ailleurs à cet effet, donné des instructions fermes : Ceci faisait suite au fait que le 21 février 2022, des syndicats du secteur de l'éducation avaient lancé un mouvement de grève qui avait abouti à un arrêt des cours et même à des « manifestations dans quelques lieux publics ».

Le Chef de l'Etat avait prescrit sur « Hautes instructions », des mesures, qui selon les membres du gouvernement, avaient fait l'objet de l'une de leurs principales préoccupations.

A l'occasion de la rentrée scolaire 2023/2024, d'où vient-il alors que le Mouvement OTS soit relancé ? Face aux risques de perturbations que connaîtrait le secteur de l'éducation au cours de l'année scolaire 2023/2024, la Porte-parole du gouvernement a trouvé la parade en invitant les principaux membres du gouvernement à venir s'expliquer devant le peuple, à travers une importante conférence de presse. Il fallait procéder à l'évaluation des mesures prises par le gouvernement.Ils étaient six (6) autour du Porte-parole : Fame Ndongo Jacques, Ministre d'Etat, Ministre de l'enseignement supérieur, Motaze Louis Paul, Ministre des Finances, Owona Grégoire Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, Etoundi NGOA Laurent Serge, ministre de l'Éducation de Base, Pauline Nalova Lyonga, ministre des Enseignements secondaires, Le Joseph, ministre de la Fonction Publique et de la Réforme administrative.

Tous, disons-le sans fioritures ont présenté, à travers des exposés clairs, souvent chiffrés, des « bilans » positifs de leurs actions. La défectuosité que l'on pourrait relever ici, c'est le fait que le Comité formé à l'effet de coordination et de résoudre cette question n'a pas, au fur et à mesure donner l'information sur ce qui se faisait. Ceci a eu pour effet d'installer l'opacité et à faire prospérer la déclaration - la thèse- selon laquelle, le gouvernement n'a rien fait.

D'AUTRES OTS DANS LE "PIPE"

Au-delà de cette volonté affichée du gouvernement à régler cette situation qui installait le sous-secteur de l'éducation dans la difficulté, en fragilisant ses principaux acteurs, on est fondé de s'interroger plus globalement sur la question de la dette intérieure du Pays de Paul Biya. N'y at-il pas d'autres OTS dans le Pipe ? L'Etat est en effet endetté en permanence vis-à-vis de ses personnels. le Cameroun depuis des décennies est confronté à la question du financement de son économie et est souvent obligé d'utiliser à l'endettement extérieur, auprès de ses traditionnels bailleurs de fonds et à l'intérieur, par l'appel de l'épargne nationale à à travers le marché des obligations. Les outils mis en place pour régler la situation conjoncturelle du sous-secteur de l'éducation, notamment la célérité et la dématérialisation doivent être pérennisés et étendus dans tous les secteurs de l'administration, en vue d'éloigner d'elle cet arrière goût d'improvisation ainsi que le spectre d'une menace d'autres OTS.

PLUSIEURS PROPOSITIONS NOUS VIENNENT A L'ESPRIT.

L'on peut envisager de tenir les états généraux de la dette et d'en sortir de là avec des résolutions fortes, impliquant l'ensemble de la nation :

  • On pourrait par exemple « titrer » toute cette dette des personnels de l'Etat et en différer les règlements sur deux, trois et quatre Les Titres, négociables à vue avec le système financier mis à contribution, permettront les anticipations des acteurs.

Entre temps, on peut augmenter considérablement les salaires du personnel de l'Etat car il faut le dire, le problème de fond dans tout ce vacarme est celui du faible revenu des agents et personnels de l'Etat, celui donc de leur pouvoir d' achat, qui ne cesse de s'amenuiser avec la dégradation de l'économie en général.

 

Joseph Marie Eloundou

Économiste senior

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