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Finance: Le Franc CFA, la duperie financière au service de l'impérialisme monétaire.

Des compatriotes ont voulu comprendre le plus simplement possible pourquoi cette levée de bouclier contre le FCFA.  On le voudrait même qu'on ne pourrait pas nommer autrement le scandale de la servitude monétaire dans laquelle sont enfermés 14 pays d'Afrique francophones de la « zone franc [ 1] »  .

 

LA CRÉATION DU FCFA

 Il faut préciser que le FCFA a été initialement créé en 1939, juste avant la 2e guerre . Le FCFA naitra officiellement le 26 décembre 1945 (la même année que la fin de la guerre), jour où la France ratifie les Accords de Brettons Wood [2]et procéder à sa première déclaration de parité au Fonds Monétaire International. Il s'agit bien d'un scandale qui se déroule sous les regards hagards des peuples, les yeux ahuris du nombre d'observateurs et la complicité de la communauté financière internationale. Scandale dans le cadre des Accords de coopération économique et financière entre La France, victorieuse avec les Alliés de la seconde guerre mondiale (39 septembre à 45 septembre) et les pays sous la domination coloniale. Espace que l'on désigne par le pré carré français.

 

UN COUSSIN DE SECURITE NEOCOLONIALE [3]

 Soucieuse de garder son leadership post colonial, la France maintient sa domination sur les obligations politiques d'hier par tous les moyens politiques et économiques, susceptibles de contribuer à son rayonnement comme puissance mondiale. Les stratégies françaises trouveront un subterfuge à travers la création du Franc CFA. Les raisons techniques avancées pour sa création : lui assurer une parité fixe la raison officielle de sa création est la facilitation des échanges monétaires. Dans les faits, c'est un mécanisme qui fait main basse sur les devises des 14 pays, membres de la zone Franc, en contrepartie de la production de papier (CFA) [4] , serviteur d'instrument de changement pour les économies domestiques . Certaines parmi les moins critiques ont parlé d'imposture pour décrire le mécanisme à la base de cet impérialisme financier français. Ce courant est d'ailleurs de plus en plus partagé par de nombreux observateurs et une bonne partie de l'opinion des pays concernés.

 

 

COMMENTER LE COMPRENDRE LA DUPERIE ?

 Les africains doivent savoir que le franc CFA n'est pas produit (battu [5] ) par les gouvernements des pays qui l'utilisent. Cette monnaie [6] est fabriquée à Chamalières en France, Région natale de l'ancien président français Giscard d'Estaing, près de Clermont Ferrant. Le mécanisme de la duperie est le suivant : lorsqu'ils effectuent des opérations de leur commerce extérieur, les pays de la zone franc « déposent » leurs devises «  dans un compte d'opérations [7]  » auprès du Trésor français. En contrepartie, la France leur donne des billets de fabrique de CFA qu'elle d'ailleurs à vil prix.

Ceci explique pourquoi ces pays sont contraints, voire soumis à des politiques d'austérité sans fin ; leurs richesses étant vampirisées par la France depuis 80 ans [8] . Les budgets nationaux s'en trouvent gravement affectés à la base, handicapés dans la partie recettes. L'on se livre donc à de véritables acrobaties pour boucler les budgets (dettes bilatérales et multilatérales, dettes intérieures à travers les emprunts obligatoires, jongleries dans les divers règlements de créances). Evidemment, les politiques publiques sont inefficaces et le niveau de vie des populations notamment leur accès aux services de base s'en ressent très fortement.

POURQUOI CET IMPERIALISME FINANCIER DE LA FRANCE SE POURSUIT –IL

Bien que la France ait perdu sa souveraineté monétaire avec l'avènement de l'euro, elle a cependant gardé une entreprise très forte sur les économies de ces pays, en continuant à combattre la monnaie en leur lieu et place. La garde des devises des ex-colonies grâce au mécanisme des comptes d'opérations, lui permet d'équilibrer ses comptes. Pourquoi cet impérialisme financier de la France se poursuit-il, malgré la disparition du Franc français auquel était rattaché le FCFA ? Logiquement, le FCFA aurait dû disparaitre avec le Franc français. Il n'en a rien été. Tout simplement parce que le CFA est un outil d'ingérence et de domination. En acceptant de rallier la zone Euro, la France ne pouvait se départir de cet instrument qui lui assurait à la fois un équilibre économique, la qualité de puissance mondiale ainsi que la loyauté de ses obligés d'hier : ceux de l'Afrique noire francophone, membres de la zone Franc. Il y a donc eu des négociations avec l'Allemagne, la locomotive de l'UE, pour qu'elle accepte cette « arrière-cuisine » de la France qui, il faut le souligner, fait sa force et alimente son aura, en tant que nation prospère. Tous les devises, provenant des exportations des pays de la zone franc (bois, cacao, café pétrole, etc.) pour lesquelles les producteurs africains s'échinent, sont captées par les comptes d'opérations auprès du Trésor français, qui délivrent en retour à ces pays-là « des bouts de papier », équivalents à 50% de leurs avoirs. En fait il s'agit-là d'un tour de passe-passe, puisque la France garde toutes les devises. pour qu'elle accepte cette « arrière-cuisine » de la France qui, il faut le souligner, fait sa force et alimente son aura, en tant que nation prospère. Tous les devises, provenant des exportations des pays de la zone franc (bois, cacao, café pétrole, etc.) pour lesquelles les producteurs africains s'échinent, sont captées par les comptes d'opérations auprès du Trésor français, qui délivrent en retour à ces pays-là « des bouts de papier », équivalents à 50% de leurs avoirs. En fait il s'agit-là d'un tour de passe-passe, puisque la France garde toutes les devises. pour qu'elle accepte cette « arrière-cuisine » de la France qui, il faut le souligner, fait sa force et alimente son aura, en tant que nation prospère. Tous les devises, provenant des exportations des pays de la zone franc (bois, cacao, café pétrole, etc.) pour lesquelles les producteurs africains s'échinent, sont captées par les comptes d'opérations auprès du Trésor français, qui délivrent en retour à ces pays-là « des bouts de papier », équivalents à 50% de leurs avoirs. En fait il s'agit-là d'un tour de passe-passe, puisque la France garde toutes les devises. sont captées par les comptes d'opérations auprès du Trésor français, qui délivrent en retour à ces pays-là « des bouts de papier », équivalents à 50 % de leurs avoirs. En fait il s'agit-là d'un tour de passe-passe, puisque la France garde toutes les devises. sont captées par les comptes d'opérations auprès du Trésor français, qui délivrent en retour à ces pays-là « des bouts de papier », équivalents à 50 % de leurs avoirs. En fait il s'agit-là d'un tour de passe-passe, puisque la France garde toutes les devises.

Dans un débat récemment à une chaîne de télévision, un ancien conseiller financier français en Côte d'Ivoire dans les années 70, témoigne : « j'ai une idée de l'impérialisme financier et monétaire de la France alors que je travaillelais comme conseiller financier . Je me souviens qu'aucun document ou aucune décision ne pouvait passer sans l'avis d'un responsable français ».

Les africains dans ces zones se confinent dans des batailles tribales, des guerres civiles, se battant pour les miettes que la France veut bien leur laisser depuis 80 ans. Des pays sans politique monétaire peuvent-ils aller à la compétition mondiale ?

Aucun développement réel n'est possible avec le FCFA [9] . Ce qui est plus préoccupant et qui mérite d'être relevé est que c'est nos dépôts que l'on nous prête et nous devenons ainsi des éternels redevables. Le financement du terrorisme [10] se ferait également à travers du CFA.

 

Joseph Marie Eloundou

Consultant, Economiste Senior                 

 

 

 

 

[1] Le Bénin, Le Burkina Faso, Le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo, la Centrafrique,

[2] Bretton Woods est une ville américaine, dans l'État du Hampshire. Des Accords y ont été signés en 1944, au terme d'une conférence internationale qui réorganisait le système monétaire international. Fixer une parité fixe entre l'or et le dollar fut l'une des principales décisions de l'époque. C'est à la même occasion que furent créés Le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale.

[3] J'ai entendu l'expression « COUSSIN NEOCOLONIAL » il ya plus de 40 ans, alors que j'étais en classe de terminale B. Elle était du Professeur BEKOLO EBE, agrégé d'économie, ancien Recteur de l'Université de Douala.

[4] Colonies Françaises d'Afrique. Monnaie des pays du pré-carré. Sa circulation est limitée aux zones économiques créées artificiellement pour des besoins de contrôle (CEMAC), (CEDEAO). Notez que le FCFA de la CEMAC, ne circule pas dans la CEDEAO.

[5] Battre monnaie est l'expression utilisée pour « produire l'argent ». Ce n'est pas un simple mécanisme d'impression ou d'imprimerie. Il s'agit d'un acte régalien, expression de la souveraineté monétaire ; mais aussi de l'expression d'une politique économique.

[6] En réalité, ce n'est qu'un instrument d'échange endogène.

[7] Des sources indiquées, que ce compte contribuerait à 15% du budget français.

[8] Depuis 1945.

[9] Cf Joseph Tchundjang Pouémi, économiste camerounais, dans son ouvrage MONNAIE SERVITUDE ET LIBERTE.

[10] Lors d'une enquête sur Boko Haram que j'ai menée en 2013 dans la Région de l'extrême-Nord, des jeunes militaires camerounais m'avaient confié que l'on retrouvait régulièrement dans les poches des corps sans vie des combattants BOKO HARAM d'importante somme d'argent en CFA (des billets craquant neufs.

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