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LA TRAGEDIE DE MBANKOLO La réponse de la nature aux 44 médaillés de la TASK FORCE.

 

Ce matin, j'ai rencontré une vieille connaissance qui sortait d'une formation sanitaire. Une clinique. Elle était toute rayonnante car, sa « MBOMBO [1]  », une nièce qu'elle avait élevée, venait de mettre au monde un très beau petit garçon. « Elle a accouché par césarienne Joseph… je ne te dis pas… j'ai eu des sueurs froides. Nous étions là, devisant en toute convivialité lorsque subitement elle s'est assombrie : « J'ai vraiment eu peur parce que la co-chambrière de ma nièce n'a pas eu la même chance : elle a perdu son bébé. Elle aussi a accouché par césarienne et il y a eu des complications. Faute d'oxygène, le Centre de Santé l'a transféré à la fondation Chantal Biya, là-bas aussi il n'y avait pas d'oxygène. Le nourrisson a transité. Ah ça paie ! Nous avons perdu notre enthousiasme parce que la tragédie de MBANKOLO [2] venait elle aussi de s'inviter à notre causerie.

 

UNE SUCCESSION D'EVENEMENTS.

La tragédie de MBANKOLO qui a fait un nombre de morts que personne ne veut annoncer et le drame du nourrisson se déroule pratiquement le lendemain du jour où le Secrétaire Général de la Présidence de la République, sur « Hautes Instructions » du Chef de l'Etat , Président de la République, a décoré semble –t-il, 44 personnes ayant fait partie des TASK FORCE qui s'étaient chargées de la gestion de deux grandes activités qui ont drainé des milliers de milliards et qui ont donné lieu à des scandales financiers autour de leur gestion, abondamment relayé par les nationaux et internationaux, décrié par les ONG et les organismes humanitaires. Ce sont la CAN Energies et la COVID 19.

LE PORTE COVID

Le COVID 19, est une terrible pandémie qui met à mal l'humanité toute entière. C'est, pour être court, une maladie respiratoire, qui a fait des millions et des millions de morts ; au regard de son ampleur qui mettait d'ailleurs mal toutes les économies, des financements ont été octroyés, notamment aux pays pauvres ; le Cameroun a reçu environ 180milliards. Leur gestion aurait fait l'objet de détournements massifs. L'affaire avait fait grand bruit et comme à l'accoutumée, une enquête a été ouverte.

Pour ce qui est du cas de la COVID 19, la Chambre des comptes de la Cour Suprême avait relevé, dans son rapport, pas moins de 30 fautes de gestion. Et puis… des médailles. La question que tout citoyen ordinaire est en droit de se poser serait celle de savoir s'il ne relèverait pas minimalement du bon sens, que l'on tire les conséquences suite au rapport de la Chambre des Comptes, que l'on sanctionne les coupables. . avant de décorer des gens qui auraient abattu un travail de titans ?

LA CAN ÉNERGIES TOTALES (PORTAIL ?)

 L'organisation de la CAN TOTAL Energies n'a pas plus échappé à ce qui semble devenir désormais l'ADN des gestionnaires des budgets au Cameroun, une marque déposée : les détournements de fonds. Le Complexe annoncé à OLEMBE est symptomatique de cette maladie. Dans ce dossier (CAN), la gouvernance judiciaire en matière d'enquête et de sanctions est conservée dans son nébuleuse habituelle.

LE RÔLE DU GOUVERNEMENT ?

On pourrait continuer le questionnement en interrogeant les aspects liés à la gestion managériale globale ainsi que le fonctionnement de l'Etat ; dans la nomenclature des institutions reconnues par la constitution, existe-ti une dénommée « TASK FORCE » ?

A quoi sert finalement un gouvernement ? Pourquoi le Chef du Gouvernement camerounais accepte –ti qu'un Secrétaire général, fût-il de la Présidence de la République [3] , lui enlève les prérogatives ?

JE VOIS QU'IL N'Y A VRAIMENT PAS « GARÇON » DANS CETTE AFFAIRE.

Il me souvient que nous avons assisté à une situation similaire lors de l'organisation du sommet de l'OUA [4] en 1996. Le Secrétaire Général de la Présidence de l'époque Amadou ALI, avait tenté de créer un gadget qui se substituait au ministère de l'économie et des finances et avait entrepris de collecter les fonds de l'organisation de cet événement. Le Ministre de l'Economie et des Finances de l'époque, un certain Justin NDIORO s'y était fermement opposé. L'histoire raconte que le Centralien [5] était allé rencontrer le Chef de l'Etat, pour s'enquérir de la conduite à tenir, face à un SGPR qui voulait prendre la place du Ministre de l'Economie et des Finances [ 6 ] . Le Président Biya lui aurait simplement demandé de prendre ses responsabilités. Ce qu'il convient. Il écrivit une note interdisant à toutes les institutions de verser de l'argent dans cette « TASK FORCE ». Une société qui avait osé outrepasser cette instruction du MINEFI, avait vu ses comptes scellés. La suite nous la connaît. Voilà ce qu'on appelle Garçon .

 MBANKOLO PARTICIPE À LA TASK FORCE

En parcourant les analyses et commentaires sur la tragédie de MBANKOLO, on retrouve les mêmes problématiques : incivisme, constructions anarchiques, laxisme du gouvernement. Pour la petite histoire, je me souviens qu'à l'époque du ministère de l'Environnement et des Forêts, toutes ces zones dans les hauteurs étaient réputées écologiquement fragiles. Elles n'étaient donc pas propices à une occupation massive des populations. Que s'est-il passé entre temps, pour que cette zone devienne plutôt un lieu de compétitions, de qui ira le plus haut possible sur la colline ? Et qui sont ces gens dans l'incivisme ? N'est-ce pas ceux là-mêmes qui sont supposés appliquer et faire respecter les lois ? Allez donc recenser la qualité de ces candidats à l'éboulement ! Vous serez tout simplement surpris et vous verrez où se trouve l'incivisme. Vous comprendrez aussi les raisons du laxisme. « Un voleur dénonce rarement un autre voleur » .

TOUT EST POURTANT PREVU

Il y a des ministères chargés de : l'urbanisme, de l'environnement, de l'Administration du territoire et d'autres…

 Au regard des changements climatiques, annoncés à « hu et à dia » par la presse ; les séminaires sur les questions climatiques et environnementales participant d'ailleurs tous ces gens, dans de lointaines contrées du monde, à coup de frais de missions, on devrait avoir des infrastructures bien pensées, pour prévoir et à défaut, gérer ces catastrophes. D'ailleurs, il n'est pas rare qu'en observant la télévision ou en lisant la presse, des cas similaires nous soit liés. Plus proche de nous, l'on n'a pas tiré des leçons de GOUACHE [7] et de BUEA [8] . Pourtant, tout semble prévu. Du moins sur le plan théorique. Il y a les textes, les Mairies. Il y a des services de Météo. De nos jours, le téléphone que nous avons quotidiennement entre nos mains, annonce tout avec précision. On devrait faire un peu de prospective, si l'on s'intéresse à un tout petit peu au Cameroun.

IL YA PEUT-ETRE UN BESOIN D'UNE TASK-FORCE A MBANKOLO ?

C'est peut-être l'occasion pour cette TASK force de montrer sa capacité d'intervention.

QUELLES SUGGESTIONS

LE DRAME DU NOURRISSON qui meurt par manque d'oxygène me suggère une question : l'un des problèmes auxquels était confrontée la gestion du COVID19 était le manque d'oxygène. N'aurait-on pas en prélevant sur les 185 milliards, créer une unité de production d'oxygène ? Est-ce qu'on peut nous désigner une infrastructure aujourd'hui qui soit l'héritage de ces énormes sommes d'argent ? En dehors d'investissements personnels qui ne peuvent manquer (voitures, villas et autres placements) ? Nous espérons que vous avez la conscience tranquille.

POUR MBANKOLO, L'urgence d'un plan d'urbanisation se fait sentir avec acuité. Les 44 mousquetaires des TASK-FORCE doivent pouvoir s'autosaisir, se mobiliser pour cette cause en particulier et d'autres sites en général, pour éviter que les pluies soient moins catastrophistes. Il suffirait d'une « HAUTE INSTRUCTION ».

 

Il y a une direction de la protection civile, qui devrait :

  • Identifier tous les sites potentiellement dangereux
  • Installer un système de veille, en vue de surveiller les installations anarchiques avec des petits drones (NTIC).
  • De développer des simulations d'interventions avec les sapeurs-pompiers et les forces de l'ordre.
  • De former les soldats de la catastrophe.

D'autres chantiers tout aussi importants se profilent, dans le transport urbain, la gestion des déchets etc. et qui attendent la TASKFORCE.

 Joseph Marie ELOUNDOU

Économiste senior

Ne dépasse pas les prochaines publications

  • La décentralisation : une solution pour la gestion de nos villes
  • Dette publique : ce qu'il faut faire.

 

 

 

 

[1] Homonyme en expression de chez nous

[2] Quartier situé dans les hauteurs de la ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun.

[3] SGPR

[4] Organisation de l'Unité Africaine. Ancêtre de l'OUA

[5] Ancien de Centrale.

[6] MINEFI

[7] Quartier de Bafoussam dans l'Ouest du Cameroun, qui a connu un glissement de terrain. C'était le 29 octobre 2019 à Bafoussam.

[8] Chef-lieu de la Région du Sud-Ouest, situé en contrebas du Mont Cameroun, très souvent en proie en saison des pluies à des descentes d'eau ravageuses.

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