Cameroun: Elections Régionales 2025 : un lancement de campagne sous tension et controverses
Le coup d'envoi de la campagne électorale pour les élections régionales au Cameroun, prévu pour le 21 septembre 2025, n'a pas échappé à la polémique. Entre accusations de favoritisme institutionnel, absence de débat public et opacité sur les enjeux réels de la décentralisation, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer un processus électoral qui peine à convaincre.
Une campagne sans ferveur citoyenne ?
Alors que les partis politiques sont censés mobiliser leurs électeurs autour des conseils régionaux, les populations semblent peu informées des rôles et pouvoirs réels de ces instances. À Yaoundé comme à Garoua, des citoyens rassemblés par Yapee.info évoquent une « élection de façade », où les candidats sont souvent désignés par des élites locales sans consultation populaire.
Des candidatures verrouillées ?
Plusieurs partis d'opposition dénoncent des entraves à la libre expression et à la tenue de meetings dans certaines régions. Des autorisations tardives, des restrictions de déplacement et des pressions sur les chefs traditionnels sont évoquées, notamment dans l'Extrême-Nord et le Sud-Ouest.
Le RDPC, parti majoritaire, est accusé par certains observateurs de monopoliser les médias publics et les espaces d'affichage, au détriment d'autres formations. Une situation qui ravive les critiques sur l'équité du processus électoral.
Décentralisation ou recentralisation déguisée ?
Au-delà des querelles partisanes, la vraie question reste celle de la portée des élections régionales. Depuis leur création en 2020, les conseils régionaux n'ont pas démontré une autonomie significative. Le rôle des délégués du gouvernement et des gouverneurs reste dominant, ce qui interroge sur la sincérité de la décentralisation.
Appels à un débat public structuré
Des organisations citoyennes appellent à la tenue de forums régionaux pour clarifier les compétences des élus, les mécanismes de redevabilité et les enjeux budgétaires. L'absence de programmes clairs et de plateformes comparatives entre candidats alimente la confusion et le désintérêt.
Gontran ELOUNDOU
Analyste politique
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