Présidentielle 2025 :Que va dire Clément Atangana ?
Ce lundi 27 octobre, tous les regards sont tournés vers le Palais des Congrès de Yaoundé. C’est là que le président du Conseil constitutionnel, Clément Atangana, s’apprête à prendre la parole pour proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle. Mais au-delà des chiffres, c’est une parole juridique qui sera prononcée : celle qui clôt un cycle électoral et engage la nation dans une nouvelle phase politique.
Depuis le scrutin du 12 octobre, le pays vit dans une attente tendue. Les bulletins ont été dépouillés, les procès-verbaux transmis, les recours examinés. Le Conseil constitutionnel, en tant qu’instance suprême en matière électorale, a mené des audiences publiques où chaque requête a été analysée, chaque irrégularité discutée. Ce travail, souvent méconnu, est pourtant essentiel : il garantit que le vote populaire est respecté dans le cadre de la loi.
Dire le droit, dans ce contexte, ne signifie pas simplement annoncer un vainqueur. Cela implique de trancher, de statuer, de légitimer. Le Conseil constitutionnel ne joue pas un rôle politique, mais juridique. Il ne prend pas parti, il applique le droit électoral tel qu’il est inscrit dans la Constitution et les textes en vigueur. C’est cette neutralité qui confère à sa parole une autorité incontestable.
Le processus électoral camerounais repose sur plusieurs étapes : inscription des électeurs, campagne officielle, vote, dépouillement, centralisation des résultats, puis contentieux. Chacune de ces phases est encadrée par des règles précises. Lorsque des contestations surviennent, comme ce fut le cas cette année, c’est au Conseil constitutionnel qu’il revient de les examiner. Il agit comme un juge, non comme un arbitre politique.
Clément Atangana, en tant que président de cette institution, incarne cette parole du droit. Lorsqu’il proclamera les résultats, il ne parlera pas en son nom propre, mais au nom de la légalité républicaine. Sa déclaration aura valeur de décision définitive, sans appel. C’est ce qui distingue la proclamation du Conseil de tout autre annonce : elle engage l’État, elle engage le peuple, elle engage l’histoire.
Dans un contexte marqué par des mobilisations populaires et des revendications post-électorales, cette parole prend une dimension particulière. Elle ne vise pas à apaiser les passions, mais à affirmer le cadre légal dans lequel la démocratie s’exerce. Le droit ne se plie pas à l’émotion, il s’appuie sur les faits, les textes et les procédures. C’est cette rigueur qui permet à une élection de devenir légitime.
Ce que va dire Clément Atangana aujourd’hui, ce n’est pas seulement un nom. C’est une décision qui scelle le processus électoral, qui confirme ou infirme les résultats provisoires, et qui ouvre la voie à l’investiture du président élu. C’est une parole qui engage, qui tranche, qui clôt. Une parole attendue, redoutée, mais nécessaire. Car dans une République, c’est le droit qui a le dernier mot.
Gontran Eloundou
Analyste politique
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