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90 milliards dépensés par Paul Biya pour ses voyages

 

 

Les lobbies entrent en scène

Si à l’intérieur du pays, les adversaires de Paul Biya et du RDPC sont déjà actifs dans la perspective des prochaines échéances électorales prévues en 2018 au Cameroun, les lobbies internationaux quant à eux, viennent de faire leur entrée en scène avec l’affaire des 90 milliards dépensés par le chef de l’Etat camerounais pour ses voyages. Les prochaines semaines nous réservent peut-être d’autres "révélations". 

Selon une enquête réalisée par des journalistes d’investigation et Transparency International, Paul Biya aurait dépensé, en trente-cinq ans de pouvoir, pour ses voyages à l’étranger, 90 milliards de FCFA. L’information est relayée en boucle sur le crawl d’Africanews, la jeune chaîne panafricaine multilingue d’informations en continu, propriété d’EuronewsNBC, basée provisoirement à Pointe-Noire au Congo où elle a été lancée en 2016.

Une pratique devenue courante consiste à fustiger la gouvernance des chefs d’Etats africains qui ont une certaine longévité au pouvoir. Cette pratique est souvent le fait de journalistes dits « d’investigation », d’Organisations Non Gouvernementales, d’Organisations Internationales  comme Transparency International et leurs pendants politiques à l’instar d’International Crisis Group. Elle est souvent utilisée pour déstabiliser les chefs d’Etats qui, d’une certaine façon, s’accrochent au pouvoir et tournent le dos à l’alternance. Certains ne le savent pas aussi, derrière ces organisations et leurs pratiques, se profilent de puissants lobbies internationaux qui, de temps à autre, viennent défrayer la chronique du pays visé. C’est alors au chef de l’Etat du pays concerné  de savoir qu’il est désormais la cible de ces puissants lobbies internationaux ; qu’ils ne veulent plus de lui.  

Disons-le aussi clairement, pour le cas du Cameroun, ces groupes et organisations qui ne sont pas loin de nous rappeler les méthodes de la maffia peinent à trouver à Paul Biya, trente-cinq ans après, une impressionnante richesse constituée de « biens mal acquis », ce qui est tout de même curieux pour celui qu’ils appellent « le dictateur de Yaoundé » et qui, selon la même logique, devrait donc avoir mis de côté une fortune colossale, au regard du "pouvoir sans partage" qu’il exerce sur le pays.

Manipulation

Comme par hasard, cette information tombe sur le fil de l’actualité à un moment où le pouvoir de Yaoundé est en bute à des difficultés énormes. En effet, le Cameroun traverse une période difficile avec à sa tête un président vieillissant, âgé même, usé par un long règne de 35 ans. Le pays fait face dans sa partie nord et dans les régions anglophones du Nord Ouest et du Sud Ouest, à la violence terroriste exercée d’une part par la secte islamiste Boko Haram et d’autre part par les rebelles sécessionnistes de la république fictive de l’Ambazonie. N’oublions pas que nous sommes en pleine année électorale et que Paul Biya reste le candidat « naturel » du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).

Il est donc aisé de comprendre que si à l’intérieur, les adversaires de Biya sont déjà actifs dans la perspective des prochaines échéances électorales, les lobbies internationaux quant à eux, viennent de faire leur entrée en scène. Il faudra compter avec eux, leur dernière trouvaille étant ces dépenses d’un montant de 90 milliards de francs CFA, liées aux déplacements du président de la république camerounaise à qui ils n’ont pas pu trouver, sur le plan de la gestion du pays, des biens mal acquis.

90 milliards de francs CFA, c’est impressionnant ! Surtout si l’on vous dit qu’ils ont été dépensés pour une seule personne ! Et voilà l’usage que l’on fait des chiffres lorsqu’on veut manipuler l’opinion. Notre devoir de lucidité nous commande de demander le compte d’exploitation correspondant à ce chiffre. Cela éviterait l’amalgame que certains esprits saisis par la volonté de brouiller les cartes essaient d’introduire insidieusement au sein de l’opinion, dans le but d’y semer doute et confusion. 

Réseaux

Un camerounais qui n’a pas mangé et à qui on dit que son président a dépensé 90 milliards de francs pour ses voyages ne peut avoir que de la haine et du ressentiment dans le cœur pour celui-ci.

C’est un travail d’intelligence que celui de semer doute et confusion dans les esprits. Il est parfaitement maîtrisé par les groupes de pressions et les lobbies internationaux. Il est donc bon qu’une intelligence interne se mobilise pour clarifier les choses à une opinion souvent prise à témoin et que l’on tente d’influencer.

Loin de nous l’idée de prendre la défense de Paul Biya. D’autres sont payés pour ça. Nous pensons cependant qu’il faut que l’objectivité prédomine, même dans une enquête dont nous ne savons pas les véritables mobiles. Que veut en effet démontrer cette enquête menée par un groupe de journalistes d’une part et Transparency International d’autre part, et dont les résultats sont diffusés au même moment ? Simple coïncidence ?

Sur un plan plus général, est-il permis à un chef d’Etat de voyager ? Le chef de l’Etat camerounais dont on imagine que les déplacements sont planifiés est-il allé au-delà des budgets alloués ?

Regardons ailleurs ! Comment voyagent les autres chefs d’Etats ? Le président américain, avec Air Force 1 et Air Force 2. Le président français avec son équipée d’homme d’affaires, ramenant des contrats signés à l’occasion de ses déplacements. Ceux du président camerounais auraient-ils, toutes proportions gardées, d’autres objectifs ? 

 Ce qui est certain, derrière les coups tordus contre les régimes africains, se dissimule presque toujours la main malfaisante des lobbies internationaux. Il ne serait donc pas surprenant de voir bientôt d’autres canaux prendre le relai, les chaines de télévision en première ligne. Ils n’attendent que le signal pour entrer dans la danse macabre autour du régime qu’ils veulent aider à mourir.

 



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