Cancer de la prostate : dépistage raisonné et traitements innovants.

Chaque année, des dizaines de milliers de nouveaux cas de cancer de la prostate sont observés dans le monde. Un diagnostic alarmiste qui s'estompe désormais au fil du temps, du fait d'une évolution considérable dans la prise en charge de la dite pathologie : on dépiste mieux, on traite mieux, et surtout, on cherche à éviter les traitements inutiles. Les grands enjeux actuels sont donc : le dépistage, ses controverses, et les nouvelles stratégies thérapeutiques.
Dépistage : utile, mais pas pour tout le monde
Pendant longtemps, le dépistage reposait surtout sur une prise de sang (le PSA ) et un contact rectal. Mais ce dépistage « pour tous » a vite montré ses limites.
Pourquoi dépister ? Détecter plus tôt les cancers agressifs ; é viter les formes m é tastatiques, plus difficiles à traiter.
Pourquoi ne pas dépister systématiquement ? Car le PSA peut augmenter même sans cancer.
Le PSA (Prostatic Specific Antigen) est une protéine produite naturellement par la prostate.
Son rôle normal est de fluidifier le sperme pour faciliter le déplacement des spermatozoïdes. Une petite quantité de PSA passe dans le sang : c'est cette quantité qu'on mesure lors du dépistage du cancer de la prostate.
Pourquoi le PSA augmente ? Une augmentation du PSA n’est pas toujours due à un cancer. Il peut augmenter dans plusieurs situations :
· Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) Une augmentation normale du volume de la prostate avec l'âge .
· Inflammation ou infection Prostatite, infection urinaire.
· Cancer de la prostate Certaines tumeurs produisent beaucoup de PSA.
· Activités récentes : É jaculation dans les 48 h ; Vélo / moto ; Manipulations médicales de la prostate.
Résultat : le PSA est utile mais pas spécifique . Une hausse ne signifie pas forcément « cancer » .
Finalement, la détection de cancers est « lente » ce qui entraîne des traitements lourds parfois inutiles avec des effets secondaires possibles : incontinence, problèmes d'érection.
La solution aujourd'hui : un dépistage personnalisé selon : l'âge, les familiales, l'origine (les hommes afro-descendants sont plus à risque), l'IRM prostatique et parfois des tests complémentaires (marqueurs urinaires, tests génétiques).
L'objectif étant : d é pister ceux qui en ont besoin, é viter d' enqui é ter et de traiter les autres.
Les traitements : vers des thérapies plus ciblées
Les traitements classiques restent efficaces : chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie (bloquer les hormones masculines qui « nourrissent » la tumeur).Mais ces approches ont leurs limites, surtout en cas de tumeur résistante.
Les nouvelles options changent la femme :
Inhibiteurs de PARP : Ces médicaments cibles des cancers qui portent des anomalies génétiques comme BRCA1 /2. Ils permettent de ralentir fortement la maladie.
Immunothérapie : Elle stimule les d é défenses du corps pour attaquer la tumeur. Tous les patients ne répondent pas, mais certains profils b é n é ficient d' un vrai progr è s.
Thérapie ciblée PSMA : Une radioth é rapie ultraprécise qui va directement sur les cellules cancéreuses grâce à une « balise » ( le PSMA) . Moins toxique, plus cibl é e, prometteuse pour les cancers avancés .
Ces innovations annoncent une médecine de précision, où chaque traitement sera choisi en fonction des caractéristiques biologiques de la tumeur.
L'avenir : mieux trier, mieux traiter
La recherche avance très vite : combinaisons de plusieurs thérapies, utilisation de l'intelligence artificielle pour analyser les IRM, tests génétiques pour prédire l'évolution du cancer. Tout converge vers une approche individualisée : le bon dépistage au bon patient, le bon traitement au bon moment !
Le cancer de la prostate n'est plus traité comme il y a 20 ans. On ne cherche plus uniquement à « tout détecter et tout enlever », mais à éviter les complications, préserver la qualité de vie et cibler les tumeurs vraiment dangereuses.
Le mot d'ordre aujourd'hui : Dépister intelligemment ! Traiter précisément !
Rita ELOUNDOU
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