EVOLUTION DU CANCER DE LA PROSTATE ET THERAPIE.
EVOLUTION DU CANCER DE LA PROSTATE ET THERAPIE.
(Stades de la maladie, moyens de prévention et traitement disponibles à ce jour).
Après avoir présenté dans la partie 1, le cancer de la prostate dans ses particularités épidémiologiques, cliniques et critères diagnostiques distincts (https://yapee.info/index.php/sante/91-comprendre-et-prevenir-le-cancer-de-la-prostate), nous abordons ci-après en 2ème partie, les différents types et stades de la maladie, les traitements disponibles à ce jour, les moyens de prévention et en fin les perspectives récentes.
- Types et stades
Le cancer de la prostate est classé en fonction de son extension ou de son type :
Localisé : Limité à la prostate.
Localement avancé : S'est étendu aux tissus voisins.
Métastatique : A atteint d'autres parties du corps, notamment les os, les ganglions ou d'autres organes.
L'agressivité est évaluée par le score de Gleason et la classification TNM (Tumeur, Ganglions, Métastases), qui les classe en 4 principaux stades :
Stade 1 : le cancer est limité à la prostate, et n'est pas palpable ni visible à l'imagerie. Il est souvent découvert par hasard lors d'une biopsie pour une autre raison.
Stade 2 : le cancer est toujours limité à la prostate, mais il est plus avancé que le stade 1. Il peut être détecté par un touché rectal ou une imagerie.
Stade 3 : le cancer, s'est propagé au-delà de la prostate vers les tissus voisins comme les vésicules séminales.
Stade 4 : le cancer s'est propagé à d'autres parties du corps comme les ganglions lymphatiques les os ou d'autres organes.
Ces stades aident le médecin à déterminer le traitement le plus approprié et à évaluer le pronostic du patient. Le pronostic est excellent pour les cancers localisés. Le taux de survie à 5 ans dépasse 95%. En revanche, les formes métastatiques ont un pronostic moins favorable, bien que de nouvelles thérapies améliorent la qualité de vie et la survie.
- Traitements
Le choix du traitement dépend du stade, de l'âge, de l'état de santé général et des préférences du patient.
Options principales :
- Surveillance active : Pour les cancers peu agressifs ou chez les patients âgés. Le suivi régulier permet d'éviter un traitement immédiat.
- Chirurgie : Prostatectomie totale (ablation de la prostate). Recommandée pour les cancers localisés.
- Radiothérapie : Utilisée pour traiter des cancers localisés ou localement avancés.
- Chimiothérapie : Généralement pour les cancers avancés ou métastatiques.
- Thérapies ciblées et immunothérapie : en cours de développement pour les formes résistantes.
- Hormonothérapie : Réduit la production de testostérone (hormone qui stimule la croissance des cellules cancéreuses) car le cancer de la prostate fait partie des cancers dits « hormonosensible ».
Bien que l'hormonothérapie soit une solution envisagée, les hormones masculines, en particulier la testostérone, stimulent son développement. Il existe cependant un cas, celui du cancer de la prostate résistant à la castration, dans lequel les cellules cancéreuses continuent à se développer alors que le taux de testostérone est égal ou inférieur au seuil de castration.
En effet, dans le cancer de la prostate, le taux de testostérone joue un rôle important car il permet de limiter son développement lorsque son taux est réduit. L’hormonothérapie, vise ainsi à une « castration chimique » en réduisant considérablement le taux de testostérone chez le patient. L'hormone masculine volontairement diminuée évite la croissance des tumeurs. Certains patients rechutent, c’est-à-dire que les cellules continuent à se multiplier, même avec un taux de testostérone limité au seuil de castration. Dans ce cas et selon la localisation du cancer, plusieurs autres traitements peuvent vous être proposés.
- Prise en charge en Afrique
La prise en charge du cancer de la prostate en Afrique est entravée par les ressources financières limitées des malades, un accès restreint aux traitements modernes et une infrastructure médicale insuffisante. Les patients se trouvent contraints de payer de leur propre poche des médicaments couteux et même des interventions chirurgicales. La disponibilité de la radiothérapie est limitée, et très peu fiable, à cause des pannes de courant électrique, du mauvais entretien et du doute sur la qualité de l’équipement.
Des efforts sont en cours pour améliorer la formation des professionnels de santé, renforcer les infrastructures et sensibiliser la population à l'importance du dépistage précoce. Compte tenu du fait que la plupart des patients sont atteints d’un cancer à un stade avancé, la qualité des soins palliatifs et l’accès à la morphine sont insuffisants.
Il convient de noter que le traitement hormonal du cancer de la prostate provoque des effets secondaires, avec, à des degrés divers : des bouffées de chaleur, une baisse de libido, une prise de poids, l’apparition possible d’une ostéoporose (déminéralisation osseuse).
- Prévention
Bien qu'il n'existe pas de prévention absolue, adopter un mode de vie sain peut réduire le risque :
- Maintenir un poids santé.
- Avoir une alimentation riche en fruits, légumes, et pauvre en graisses animales.
- Faire de l'exercice régulièrement.
- Éviter les excès d'alcool et de tabac.
- Eviter l'exposition à certains produits chimiques comme les pesticides
Un dépistage précoce (à partir de 50 ans ou dès 45 ans pour ceux ayant des antécédents familiaux permet de discuter du dépistage avec leurs médecins) et une prise en charge adaptée augmentent considérablement les chances de guérison et de maintien d'une bonne qualité de vie.
Le cancer de la prostate reste un domaine de recherche très actif, avec des avancées régulières dans le dépistage, les traitements et la gestion des effets secondaires.
- Perspectives de traitement :
La communauté scientifique a classé la pathologie du cancer parmi les maladies prioritaires, dans le but de développer des nouvelles thérapies et contrôler le taux de mortalité lié à celle-ci. L’évolution de la recherche et les perspectives du traitement du cancer démontrent à suffisance l’intérêt que la communauté scientifique porte à cette pathologie.
A cet effet, des avancées technologiques et scientifiques sont porteuses d’innovations prometteuses :
- Immunothérapie : Cette approche utilise le système immunitaire du patient pour combattre les cellules cancéreuses. Elle a montré des résultats prometteurs dans le traitement de divers types de cancer.
- Thérapies ciblées : Ces traitements visent spécifiquement les anomalies génétiques des cellules cancéreuses, réduisant ainsi les effets secondaires par rapport aux traitements traditionnels.
- Médecine personnalisée : L'analyse génétique permet de personnaliser les traitements en fonction des caractéristiques spécifiques du cancer de chaque patient.
- Progrès en radiothérapie : Les nouvelles techniques de radiothérapie, comme la protonthérapie, permettent de cibler les tumeurs avec plus de précision, minimisant les dommages aux tissus sains.
- Progrès en chirurgie : Les techniques chirurgicales mini-invasives, comme la chirurgie robotique, améliorent les résultats et réduisent les temps de récupération.
Pendant que les pays développer apportent de plus en plus de solution efficaces et concrètes contre cette maladie, la lutte contre le cancer de la prostate en Afrique rencontre encore de nombreux obstacles dont les attentes reposent sur :
- Le Renforcement des systèmes de surveillance pour obtenir des données épidémiologiques précises.
- La Mise en place des programmes de dépistage adaptés aux réalités locales.
- L'Amélioration de l’accès aux soins en développant les infrastructures et en formant le personnel médical.
- La sensibilisation de la population aux facteurs de risque et à l'importance du dépistage précoce.
Cette maladie ne pourra efficacement reculer dans le monde qu’en intégrant toute avancée scientifique et technologique, aussi bien dans les pays développés que ceux les moins avancés, notamment l’Afrique. Toutes les initiatives internationales et locales devraient se conjuguer pour relever les défis de la prise en charge du cancer de la prostate.
Rita ELOUNDOU
Références :
Elias Obeid, MD, MPH ; 08 janvier 2020
https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-prostate/Facteurs-de-risque
https://www.afro.who.int/sites/default/files/2017-06/guide-de-la-recherche-sur-le-cancer_fr.pdf
Crédit image:
https://mon-cancer.com/mon-cancer-de-la-prostate-mecanismes/
https://www.letemps.ch/sciences/regards-croises-sur-le-cancer-de-la-prostate
https://www.cancer-limoges.fr/urologie/traitements-1
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