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COMPRENDRE ET PRÉVENIR LE CANCER DE LA PROSTATE

 

COMPRENDRE ET PRÉVENIR LE CANCER DE LA PROSTATE

Le cancer de la prostate est l'un des cancers les plus fréquents chez les hommes dans de nombreux pays, notamment après 50 ans. En 2020, environ 1,4 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués dans le monde. L’Afrique représentant environ 19,7 % de nouveaux cas de ce cancer. Le cancer de la prostate est le principal cancer incident chez les hommes dans 40 pays d’Afrique subsaharienne, il représente un enjeu majeur de santé publique, avec des particularités épidémiologiques, cliniques et diagnostiques distinctes.

 

Il touche la prostate : une glande de petite taille située sous la vessie et entourant l'urètre. Cette glande joue un rôle dans la production de liquide séminal, qui constitue une partie du sperme. Il assure au sperme une certaine vitalité, il lui accorde la mobilité et la maturation et garantit surtout certaines fonctions essentielles aux spermatozoïdes. Cette glande joue aussi un rôle de contraction rythmique lors de l’éjaculation. 

Épidémiologie

La fragilité des systèmes de santé des pays de l’Afrique subsaharienne, corrélée à de mauvais plateaux techniques mettent à mal la gestion du cancer, dont les malades croissent année après année. Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme en Afrique subsaharienne. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2018, environ 1,3 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués dans le monde, dont 70 % dans les pays développés.

 Cependant, en Afrique, les données sont souvent sous-estimées en raison de la faiblesse des systèmes de surveillance et de diagnostic, de l'indisponibilité des données statistiques ou encore du caractère incomplet, des registres de données sur le cancer. 

Bien que fréquent, ce cancer évolue souvent lentement, et beaucoup d’hommes finissent par en mourir ; mais moins souvent que d’autres maladies chroniques.

v  Causes et facteurs de risque

Le cancer de la prostate comme la plupart des cancers est causé par une multiplication anormale et désordonnées des cellules de la prostate.

Plusieurs facteurs en augmentent le risque :

Facteurs non modifiables :

·       Âge : Le risque augmente avec l’âge ceci considérablement après 50 ans. Le risque est de 1 à 7% entre 50 et 64 ans, de 14% à 26% entre 65 et 74 ans, de 40% entre 75 et 79 ans et à la fin 50% à partir de 80 ans.

·       Antécédents familiaux : Une prédisposition génétique peut jouer un rôle.

Un homme ayant un proche parent atteint (père ou frère ou fils) a 2 à 3 fois plus de risque. Il s’agit de 3 parents au premier degré affectés ou plus. Il s’agit aussi d’un cancer de la prostate diagnostiqué dans trois générations successives de la même lignée paternelle ou maternelle

·       Origine ethnique : Les hommes d'origine africaine présentent un risque plus élevé, tandis que les asiatiques ont un risque plus faible. Les afro américains sont plus susceptibles de développer un cancer de la prostate que les autres hommes et sont 2 fois plus susceptibles d’en mourir que les autres hommes et les patients atteints d'un cancer de la prostate sont plus jeunes et ont tendance à avoir une maladie plus avancée lorsqu'elle est détectée. 

Facteurs liés au mode de vie :

·       Alimentation : Une alimentation riche en aliments pro-inflammatoires (viande rouge, charcuterie ou aliments riches en graisses saturées, produits laitiers) et pauvre en fruits et légumes peut augmenter le risque.

·   Obésité et embonpoint : Associée à des formes plus agressives du cancer, un effet médié par les adipocytes (cellules spécialisées dans le stockage de l’énergie sous forme de lipides et jouent un rôle clé dans le métabolisme énergétique et la régulation hormonale) : alors le cancer de la prostate sera diagnostiqué à un stade plus avancé. En conditions d'obésité ou d’embonpoint, la sécrétion de ces vésicules est augmentée : cela provoque une entrée massive de B Caténine dans les cellules de mélanome ainsi qu'une répression sévère de P16.

·    Tabac et alcool : ils peuvent provoquer un cancer de la prostate et contribuer au risque de complications ou aggraver les symptômes d'une hypertrophie de la prostate en particulier les symptômes urinaires et l’état général.

·     Exposition professionnelle : l'exposition à certains produits chimiques comme les pesticides est également un facteur de risque du cancer de la prostate. Dans le cas d’espèce, le chlordécone, a été associée à un risque accru de cancer de la prostate.

 Les Symptômes 

À un stade précoce, le cancer de la prostate est souvent asymptomatique. Cependant, à mesure qu'il progresse, les symptômes suivants peuvent apparaître :

-          Difficultés à uriner (jet faible, interruption du flux, besoin fréquent d'uriner ou envie pressante d'uriner et fuite ou mixtion excessive la nuit « incontinence urinaire »).

-          Infection urinaire : cystite, prostatite, pyélonéphrite.

-          Présence de sang dans les urines ou le sperme.

-          Douleurs au niveau du bassin, du dos ou des hanches (si le cancer s'est propagé aux os).

-          Dysfonction érectile, douleur à l'éjaculation.

-          Corps entier : fatigue, chair de poule ou fièvre 

   Le Diagnostic 

Le diagnostic du cancer de la prostate en Afrique est souvent tardif, en raison de l'accès limité aux services de santé et du manque de programmes de dépistage systématique. Les patients consultent généralement à des stades avancés de la maladie et une énorme pénurie de personnel médical formé et expérimenté (comme les pathologistes, oncologues cliniques, chirurgiens, radiooncologues, infirmières, et autre personnel de soutien essentiel) ne fait qu’aggraver une situation déjà inquiétante et qui ne cesse de se détériorer.

Le dépistage repose sur deux principaux examens :

- Dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) : Une protéine produite par la prostate. Une élévation du taux de PSA dans le sang peut indiquer un cancer, mais pas toujours (infections, hypertrophie bénigne peuvent aussi l’élever).

- Toucher rectal : Permet d’évaluer la taille, la consistance et la texture de la prostate.

Si une anomalie est détectée une biopsie prostatique sera réalisée pour confirmer le diagnostic.

Des examens complémentaires (IRM, scintigraphie osseuse, scanner) peuvent être effectués pour déterminer l'étendue de la maladie. 

Vous l’aurez compris, le cancer de la prostate occupe une place de choix dans la recherche thérapeutique, le diagnostic et la prévention.

Dans le prochain article nous vous parlerons des différents stades de la maladie et des moyens de prévention et traitement dont nous disposons à ce jour.

Rita ELOUNDOU

Références :

https://insp.dz/images/PDF/Les%20registres/TumeursAlger/ResCentRegC/communications2/CancerProstate2014_2017.pdf

 Elias Obeid, MD, MPH ; 08 janvier 2020

https://www.santemagazine.fr/actualites/actualites-sante/pesticides-et-cancer-de-la-prostate-des-liens-mis-en-evidence-dans-une-nouvelle-etude-1106483

https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-prostate/Facteurs-de-risque

https://www.afro.who.int/sites/default/files/2017-06/guide-de-la-recherche-sur-le-cancer_fr.pdf

 

Crédit image

Image 1 et 2 : https://docteur-bron-urologue.fr/cancer-de-la-prostate/

 

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