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Violences conjugales : Comment s'en sortir, découvrez le témoignage d'une femme et quelques solutions

La femme est la mère de l'humanité a-t-on souvent l'habitude d'entendre. Elle est celle qui donne la vie et participe grandement à l'éducation de la jeunesse. Elle occupe une place importante dans le développement d'une famille, d'un pays ou d'une Nation. Dans une société à majoritairement patriarcale, encouragée par les religions et les traditions, le rôle de la femme est positionné derrière celui de l'homme et considéré comme inférieur à celui-ci.

Cette situation dessert la condition de la femme, qui subit dès lors des injustices et des violences « légitimées » qui la mettent en danger. Voilà pourquoi Le 19 octobre 1999, lors de la 54e session de l’Assemblée générale des Nations unies, a été présenté et adopté un projet de résolution visant à faire du 25 novembre la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L'histoire raconte que Le 25 novembre 1960, trois femmes dominicaines, les sœurs Mirabal furent assassinées sur les ordres du chef de l’Etat dominicain. L'affaire fut portée devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, en présence des représentants de la République dominicaine et 74 États membres.  

 1999-2023 quel bilan peut-on dresser de la situation des violences basées sur le genre que subissent les femmes dans le monde et particulièrement au Cameroun ? Quelles actions ont été posées pour lutter contre ce fléau et quel impact pour la société ? La rédaction de Yapee.info s'est penchée sur le dossier. 

Selon ONU FEMMES, en 2021 45000 femmes et filles dans le monde ont été tuées par leur partenaire intimes ou d’autres membres de leur famille. Cela signifie qu’en moyenne 5 femmes/filles sont tuées par heure par un membre de leur propre famille et 56% sont tuées par des partenaires intimes. Dans le monde, on estime que 736 millions de femmes – soit près d’une sur trois – ont subi au moins une fois des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime, des violences sexuelles en dehors du couple, ou les deux (30 pour cent des femmes âgées de 15 ans et plus). Ce chiffre ne tient pas compte du harcèlement sexuel. 

Au Cameroun, depuis le début de l’année 2023, 59 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint (SOURCE/ #StopFeminicides237). Une situation qui ne semble pas encore trouver un écho tout à fait favorable auprès des autorités camerounaises qui tardent à mettre sur pied des mécanismes de défense pour protéger les femmes et éradiquer ce phénomène. Même si des colloques et des tables rondes sont organisées pour sensibiliser, il n’en demeure pas moins que la situation se détériore et est de plus en plus alarmante ce qui devrait davantage attirer l’attention des autorités camerounaises. Quelles sont les causes d’une telle violence ? 

En premier lieu les conceptions patriarcales et sexistes qui confèrent à la femme un rôle inférieur et légitime la domination de l’homme sur elle. En plus on donne au cocon familial une dimension privée qui est placée sous l’autorité de l’homme ; implicitement se glisse l’acceptation de la violence comme un droit naturel qui revient à la gente masculine. En plus de ces perceptions patriarcales nous pouvons également parler des principes bibliques donnant l’autorité de l’homme sur la femme encourageant ainsi des dérives au sein du foyer et justifiant ainsi les châtiments corporels que ces derniers administrent à leurs conjointes. Nombreuses de ces femmes au nom de « l’honneur familial » préfèrent se taire et supporter les sévices. La peur du rejet ou encore la peur  de jeter le discrédit sur la famille enferment les femmes dans un mutisme inquiétant et une acceptation de leur situation 

 

Une autre cause est de nature économique et financière. En général la pression financière ou le manque d’argent peut avoir un impact négatif sur le comportement masculin ; mais en plus les femmes qui manquent de ressources économiques et sont dépendantes des autres se rendent vulnérables à des actions de violences sur leur personne. Dans cette situation s’installent des schémas de violence et de pauvreté, qui se perpétuent et réduisent fortement pour les victimes la possibilité de s’en sortir. 

Les facteurs politiques entrent en ligne de compte. La sous-représentation des femmes au pouvoir et en politique ; ces dernières ont moins de possibilité d’orienter le débat et d’influer sur les changements politiques 

Quant aux facteurs juridiques, il n’existe pas au Cameroun de lois explicites sur la violence faite aux femmes. En effet, La loi camerounaise ne criminalise explicitement pas la violence domestique et le viol conjugal envers les femmes ; de ce fait certains hommes ont pris conscience du peu de risque encouru lorsqu’ils exercent la violence sur les femmes.  En plus de ces causes principales, nous pouvons citer la consommation de la drogue, de l’alcool, la promiscuité, le chômage. 

La violence physique n’est pas la seule à déplorer ; l’aspect psychologique n’est pas à négliger : beaucoup de femmes subissent des violences psychologiques qui sont tout autant destructrices que les violences physiques. Les femmes manquent de confiance, une baisse de leur estime de soi et l’arrivée des maladies affectant leur tension et leur cœur conséquences de leur enfermement et de leur acceptation de cette situation. 

Comment lutter contre ce fléau qui gangrène le monde ? Le Cameroun ? 

  • Continuer avec la sensibilisation à travers l’utilisation des moyens de communications modernes ; ceci va libérer la parole auprès des victimes 
  • Privilégier une éducation familiale qui enseigne le respect de la femme et l’égalité des droit civiques hommes /femmes 
  • Multiplier les espaces d’accueil pour elles afin qu’elles trouvent un refuge en cas de danger 
  • Renforcer les lois et le système juridique pour défendre les femmes qui font faces aux violences subies 

La question de la femme de manière générale reste en tout temps un grand défi surtout avec les conflits et les guerres qui vont grandissant dans le monde, la situation de la femme et des enfants préoccupe car elle est vulnérable avec enfants. Il existe plusieurs organismes de lutte contre les violences faites aux femmes ; le chemin reste jonché d’obstacles difficiles mais pas impossibles à braver. C’est aux femmes de prendre de plus en plus conscience de leur état et de travailler à l’amélioration de leurs conditions de vie 

Renée Eloundou épse Mboula 

Association Hola mè 

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