Accéder au contenu principal

Présidentielle 2025 : Résultat provisoire, Paul Biya en tête, mais le débat démocratique s’intensifie.

Le 21 octobre 2025, la Commission nationale de recensement des votes a livré les résultats provisoires de l'élection présidentielle au Cameroun. Paul Biya arrive en tête avec 53,66 % des suffrages exprimés, selon ELECAM. Mais derrière les chiffres, c'est tout un processus électoral qui interroge sur la transparence, la légitimité et l'avenir démocratique du pays. Revenons sur les différentes étapes du scrutin, les lois qui encadrent le recensement des votes, les contestations en cours et les perspectives ouvertes par ce scrutin. Les résultats ELECAM 2025, présidentielle Cameroun, recensement des votes, loi électorale sont au cœur des préoccupations citoyennes et du référencement de cette actualité brûlante.

 Une mécanique électorale encadrée par la loi.

Le processus électoral camerounais repose sur un cadre juridique précis, notamment la loi n°2012/001 du 19 avril 2012 portant Code électoral, qui définit les modalités de vote, de dépouillement et de proclamation des résultats. Après le scrutin du 12 octobre 2025, les commissions locales et départementales ont centralisé les procès-verbaux, avant leur transmission à la Commission nationale de recensement des votes, installée au Palais des Congrès de Yaoundé. Cette dernière, composée de magistrats, de représentants d'ELECAM et des partis politiques, est chargée de compiler les résultats dans un délai de 15 jours. Ce processus, bien que balisé, reste opaque pour une partie de l'opinion, qui réclame plus de transparence et d'accessibilité aux données électorales.

 Paul Biya en tête : les chiffres d'un examen sous tension.

Selon les résultats provisoires publiés, Paul Biya obtient 53,66 % des voix, suivi par Issa Tchiroma Bakary (FSNC) avec 35,19 %, et Cabral Libii avec 3,41 %. Les autres candidats se partagent les suffrages restants. Ces chiffres, relayés par les médias et les plateformes numériques, ont généré une photo de recherches autour des expressions Paul Biya vainqueur 2025, résultats présidentielles Cameroun, candidats élections 2025. Le taux de participation, estimé à 61,4 %, témoigne d'un regain d'intérêt électoral, notamment dans les régions du Centre, de l'Extrême-Nord et du Littoral. Toutefois, ces résultats ne sont pas encore définitifs : le Conseil constitutionnel doit les valider, après examen des éventuels recours.

Des contestations qui fragilisent la confiance.

La publication des résultats provisoires a immédiatement suscité des réactions contrastées. Le candidat Issa Tchiroma a déclaré des « irrégularités flagrantes » et son représentant a quitté la Commission de recensement avant la fin des travaux. Il évoque des cas de bourrages d'urnes, de procès-verbaux falsifiés et de pressions sur les électeurs dans certaines zones. Ces accusations, relayées sur les réseaux sociaux via certains : hashtags #FraudeElectorale, #JusticeElectorale et #OctobreCitoyen, ont ravivé les tensions politiques. Des collectifs citoyens et des ONG locales appellent à une profonde réforme d'ELECAM et à une observation électorale indépendante.

 Un processus légal, mais verrouillé

Si le processus électoral respecte formellement les étapes prévues par la loi, sa mise en œuvre reste sensible pour son manque d'ouverture. L'absence d'un audit indépendant des listes électorales, la faible représentativité des partis d'opposition dans les commissions, ou encore la nomination des membres d'ELECAM par le président sortant alimentent les soupçons de partialité. De nombreux observateurs soulignent également la faible médiatisation des débats électoraux, l'accès inégal aux médias publics et la judiciarisation du processus comme des freins à une véritable compétition démocratique. Ces éléments nourrissent des questionnements autour de la réforme du système électoral, de l'indépendance d'ELECAM, et du pluralisme politique Cameroun.

 Une démocratie à la croisée des chemins

Au-delà des résultats chiffrés, cette élection soulève des questions fondamentales sur l'avenir démocratique du Cameroun. La jeunesse, majoritaire dans le corps électoral, exprime un soif de renouveau, de participation et de transparence. Des initiatives locales émergentes pour vulgariser les enjeux électoraux, comme des cafés-débats, des podcasts citoyens ou des campagnes sur TikTok. L'engagement citoyen au Cameroun connaît une forte progression, signe d'un intérêt croissant pour la chose publique. Si la validation des résultats par le Conseil constitutionnel est attendue, l'enjeu reste la reconstruction de la véritable confiance entre les institutions et les citoyens, condition sine qua non d'une démocratie vivante.

Gontran ELOUNDOU

Analyste politique.

A lire aussi : Issa Tchiroma Bakary revendique la victoire : l'opposition se réorganise autour d'un nouveau paysage politique

Pin It
  • Vues : 366