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Professeur Abah Oyono

La libération du professeur Aba’a Oyono : un combat académique et communautaire

1. Une libération qui résonne comme un soulagement national

La libération du professeur Jean Calvin Aba’a Oyono, intervenue après plusieurs mois de détention, a marqué un tournant dans le paysage académique et politique camerounais. Officiellement, la justice militaire a estimé que les charges retenues contre lui – insurrection, rébellion et hostilité contre la patrie – ne justifiaient plus son maintien en prison. Mais derrière cette décision se cache une mobilisation sans précédent.

2. Un intellectuel transformé en prisonnier politique

Arresté dans des conditions brutales, expulsé de Garoua et conduit manu militari devant les juridictions militaires, le professeur Aba’a Oyono a vécu un véritable parcours du combattant. Son incarcération a été perçue comme une tentative de museler une voix critique et indépendante, symbole de la liberté académique.

3. Le rôle décisif des étudiants

Ses étudiants, profondément marqués par l’injustice, ont joué un rôle majeur dans la mobilisation. À travers des campagnes sur les réseaux sociaux, des prises de parole publiques et des pétitions, ils ont rappelé que leur maître n’était pas seulement un enseignant, mais un guide intellectuel dont la place était dans les amphithéâtres, et non derrière les barreaux.

4. La communauté bulu en première ligne

La communauté bulu du Sud Cameroun s’est également levée comme un seul homme. Pour elle, l’arrestation du professeur représentait une atteinte à l’un de ses fils les plus illustres. Les chefs traditionnels, associations culturelles et leaders communautaires ont multiplié les démarches pour obtenir sa libération, donnant à l’affaire une dimension identitaire et collective.

5. Une pression multiforme sur les autorités

Au-delà des cercles académiques et communautaires, la mobilisation s’est étendue à la société civile, aux médias et aux réseaux politiques. Les protestations publiques, les articles de presse et les relais internationaux ont mis en lumière l’affaire, embarrassant les autorités et les poussant à revoir leur position.

6. Un symbole de résistance intellectuelle

La figure du professeur Aba’a Oyono est désormais associée à la résistance intellectuelle face aux intimidations politiques. Son combat rappelle que la liberté académique est un pilier de la démocratie et que les intellectuels doivent pouvoir s’exprimer sans craindre la répression.

7. Une victoire pour la jeunesse camerounaise

La libération du professeur est aussi une victoire pour la jeunesse. Ses étudiants, en se mobilisant, ont démontré que la solidarité et l’engagement citoyen peuvent infléchir des décisions politiques. Ils ont transformé leur indignation en action, devenant acteurs d’un changement tangible.

8. La force des traditions et des solidarités locales

La communauté bulu a montré que les traditions et les solidarités locales restent des leviers puissants dans les combats modernes. En s’appuyant sur ses institutions coutumières et son réseau social, elle a rappelé que l’identité culturelle peut être une arme de résistance.

9. Un avenir encore incertain

Si la libération du professeur Aba’a Oyono est une victoire, elle ne met pas fin aux interrogations. Les accusations portées contre lui n’ont pas totalement disparu, et son avenir académique et politique reste suspendu aux évolutions du contexte national. Mais son combat a déjà marqué l’histoire.

10. Une leçon pour le Cameroun

Au-delà du cas individuel, cette affaire illustre la nécessité de protéger la liberté académique et de garantir une justice indépendante. Elle rappelle que la mobilisation citoyenne, étudiante et communautaire peut faire reculer l’arbitraire et ouvrir la voie à un Cameroun plus juste et plus démocratique.

Gontran Eloundou
Analyste politique
+237 673 933 132

 

 

 

 

 

 

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