Accéder au contenu principal

Arrestations dans l'opposition : la tension monte autour de la présidentielle 2025.

Le jeudi 24 octobre 2025, aux alentours de 7h30 du matin, les forces de sécurité ont opéré à l'arrestation de Djeukam Tchameni, co-dirigeant de la coalition Union pour le Changement 2025. Ces arrestations se situent dans un contexte de crise politique au Cameroun, marqué par l'attente des résultats de la présidentielle 2025 et une montée des tensions dans le secteur politique camerounais.

Les deux figures de l'opposition sont accusées d'avoir publiquement soutenu Issa Tchiroma, candidat à la présidentielle, qui a revendique sa victoire malgré l'absence de résultats officiels. Ils seraient soupçonnés également de préparer une insurrection armée lors de la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel.  Tchiroma a lancé un appel à la mobilisation populaire pacifique prévue pour le 26 octobre, afin de « défendre la vérité des urnes ». Le gouvernement, par la voix du ministre de l'Administration territoriale, a qualifié cette initiative de tentative d'insurrection, affirmant que toute manifestation non autorisée serait réprimée. Ce climat de tensions post-électorales met en lumière les fragilités du système électoral camerounais.

Anicet Ekanè, connu pour son engagement en faveur d'une refondation politique, et Djeukam Tchameni intellectuel, engagé dans la transition démocratique, sont des figures respectées dans les milieux militants. Leur arrestation suscite une vive émotion, notamment chez les jeunes activistes et les universitaires. Plusieurs organisations de la société civile camerounaise, dont le Collectif Citoyen pour la Transition, ont déclaré une dérive autoritaire et exigé leur libération immédiate. Ces événements relancent le débat sur la liberté d'expression au Cameroun et la place de l'opposition dans le jeu démocratique.

Dans les heures qui ont suivi, les réseaux sociaux se sont enflammés, relayant des vidéos, des témoignages et des appels à la vigilance. Des hashtags comme #LibérezEkanè et #JusticePourTchameni ont émergé, traduisant une mobilisation numérique croissante. Les médias locaux et internationaux, dont Yapee.info, Le Bled Parle et RFI, ont couvert l'affaire, soulignant les enjeux de gouvernance et de transparence électorale. Cette dynamique révèle une fracture entre les institutions officielles et un parti de la population en quête de justice politique.

Sur le terrain, la sécurité a été renforcée dans plusieurs quartiers de Yaoundé, notamment à Nkolmesseng, Melen et Mokolo, où des rassemblements spontanés ont été signalés. Les autorités ont déployé des unités anti-émeutes et suspendues certaines activités académiques, comme à l'Université de Garoua, pour éviter tout débordement. Cette stratégie de répression préventive montre la volonté du pouvoir de contenir toute contestation avant la proclamation des résultats électoraux, attendue pour le 27 octobre 2025. Le secteur politique camerounais semble plus polarisé que jamais.

À l'approche du 26 octobre, les regards se tournent vers les dirigeants politiques, les médias et les citoyens engagés. La question centrale reste : comment garantir une transition démocratique apaisée dans un climat aussi tendu ? Les arrestations d'Ekanè et Tchameni ne sont pas seulement des faits divers : elles incarnent les enjeux profonds de la crise politique camerounaise, entre aspirations populaires, stratégies de pouvoir et quête de légitimité. Le secteur électoral au Cameroun est à la croisée des chemins, et chaque jour qui passe redessine les contours du paysage politique national.

Gontran Eloundou

Analyste politique

+237 673 933 132

 

A lire aussi:

Le Cameroun au ralenti : l'Union pour le Changement tente une démonstration de force

Pin It
  • Vues : 198